Editoral pour le 14 novembre 2021
Depuis cinq ans, le Pape François interroge notre relation aux pauvres. Parlons plutôt des personnes pauvres. Nous pouvons nous rassurer à bon compte en disant : « Heureusement, dans le Val de Saône, le Secours Catholique et Habitat St Roch s’en occupent ! ». Mais depuis que Jésus a rejoint les pauvres et s’est fait pauvre lui-même, nous savons que notre vie de baptisés ne va pas sans les personnes pauvres. « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens s’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Aimer Jésus passe par la rencontre avec celui qui est pauvre.
Le pauvre n’est pas une catégorie lointaine. Il est au milieu de nous, peut-être au cœur de notre communauté paroissiale. Le défi est de le découvrir, de le rencontrer, avec délicatesse et compassion. Le pauvre a plusieurs visages : il vit un manque, assume un handicap, est privé de relation… « J’ai découvert peu à peu que le pauvre est en chacun de nous » me partageait une paroissienne.
Alors que faire ? La question est mal posée. Le Pape François souligne « qu’un geste de bienfaisance présuppose un bienfaiteur et quelqu’un qui en bénéficie, tandis que le partage engendre la fraternité » ; « ce que l’Esprit suscite n’est pas un débordement d’activisme, mais avant tout une attention à l'autre qu’il considère comme un avec lui ». Une attention non pas pour faire des choses pour lui, mais pour vivre un chemin avec lui et me laisser enrichir par lui. Nul n’est trop pauvre pour n’avoir rien à donner !
Certains aimeraient que ce mot n’existe plus. On peut y travailler. Pourtant, dans l’Evangile, Jésus affirme : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ! » (Mc 14,7). C’est le thème de cette journée. Alors, voici mon rêve : qu’en voyant vivre notre paroisse, on puisse dire : « Ils seront toujours avec les pauvres !». Avançons pour vivre l’amitié avec les pauvres, celle de Jésus !
père Jean-Marie Guillemot