Dans les derniers siècles de la romanité, le christianisme s'est imposé à Lyon, les campagnes du lyonnais semblent avoir été gagnées au début du VIè siècle et c'est vers l'an 500 qu'il faut imaginer la construction d'une première église de Curis qui devait être bien modeste. Passées les invasions barbares, l'Eglise de Lyon entreprend de se doter, dès l'époque carolingienne, d'un patrimoine qu'elle agrandit au détriment de la noblesse locale. Le dénombrement de ses possessions mentionne une église Saint-Claude à Curis. L'église est placée sous le patronage de St Claude, évêque de Besançon au VIIè siècle, sans raison connue. Elle se situait chemin de la Morelle, en direction du cimetière actuel, et on peut toujours la voir avec son joli clocher roman.

Sous l'ancien Régime, le vicaire de Curis est nommé par le curé de St Germain. En 1802, le cardinal Fesch est nommé archevêque de Lyon par son neveu Napoléon et en 1807 est remis à la paroisse une relique de St Claude, à savoir un morceau d'étoffe de soie ayant appartenu à sa tunique. Ce n'est qu'en 1808 que la paroisse de Curis devient indépendante canoniquement de St Germain; Curis est enfin érigé en paroisse autonome, l'abbé Bernard Favre devient ainsi le premier "curé" de Curis au moment où le culte est partout rétabli par le Concordat.

L'église actuelle Saint-Claude de Curis, dominant le Vallon du Thou, fut construite en 1822 par François-Jacques Farfouillon pour remplacer l'ancienne église romane jugée trop petite, insalubre et irréparable; Saint Claude est représenté sur le vitrail au dessus de la porte d'entrée; on rapportera du vieux sanctuaire la statue en bois de la Vierge à l'enfant du XVIIIè siècle ( très proche de celle de l'église St Nizier de Lyon), le confessionnal en noyer avec sa porte d'époque Louis XV. La plupart des éléments d'ornementation ( autels latéraux, retable, chemin de croix, tableaux) ont disparu lors des grands travaux d’aménagement en 1968. Seuls subsistent dans l’abside les stalles et les stylobates, et le confessionnal. Le maître-autel en marbre sculpté de fins motifs animaliers et végétaux a été déplacé pour devenir l’autel central. Sont protégés au titre des Monuments historiques le confessionnal du XVIIIè siècle et le reliquaire de St Claude en métal argenté daté de 1807, avec le sceau du Cardinal Fesch.

La commune a entrepris d'importants travaux en 2003: carrelage du sol, électricité et peinture du chœur, de la nef, de la sacristie, des plafonds; plus tard les toitures du clocher et de la sacristie et en 2021, la restauration des cadrans d'horloge.

source: Histoire de Curis au Mont d'Or en Lyonnais de Gabriel-A. Pérouse, tome I et tome II.