"Quels sont vos besoins ?"

Telle est la question que je pose régulièrement aux personnes loin de la foi que je rencontre. « Dites-moi, quels sont les besoins de vos voisins ? ». Souvent la réponse n’est pas immédiate, les personnes réfléchissent. Puis, ils évoquent le besoin de beaux liens familiaux, un meilleur rythme de vie, un désir d’être moins égoiste, que les enfants retrouvent un peu d’insouciance, parfois le besoin de redonner une place à la « spiritualité ». Et j’imagine qu’il y a encore bien des besoins plus difficiles à exprimer ouvertement : besoin d’être aimé par de vrais amis, désir d’atténuer une souffrance liée une épreuve de santé, crainte de ne pas avoir la force de mener leurs responsabilités familiales ou de travail jusqu’au bout…

À la messe, lors de la prière universelle, nous prions pour les besoins de ce monde. Parfois, vous en conviendrez, nous prêtons peu l’oreille à cette litanie qui ne nous surprend plus… Et si nos cœurs étaient plus sensibles aux besoins concrets de nos frères ? Si une vraie compassion nous habitait et se reflétait dans la qualité de nos intentions ?

Par exemple, en ce mois de novembre, le pape nous invite à prier explicitement pour les personnes souffrant de dépression et de burn out. Quelle nécessité ! Ou encore le diocèse de Lyon veut aider les parents devant le fléau de l’accès des jeunes à la pornographie. Certainement une intention à donner le dimanche !

Evidemment, il ne suffit pas de prier. Mais si nous prions avec cœur, nous nous rendons sensibles à ces besoins et notre charité pourra se faire inventive, avec la puissance de guérison que Dieu donne à tout baptisé.

P. Christophe