Editorial du 24 octobre 2021
On pourrait comparer la mission de l’Église à un match de football. Êtes-vous déjà allés au nouveau stade de Décines ? Il possède une capacité d'accueil impressionnante : plus de 59 000 spectateurs peuvent s’y rassembler. Sur le terrain, ils ne sont que 22 joueurs et 3 arbitres, ce qui fait au total 25 personnes. Celui qui dépense le plus d’énergie est sans aucun doute l’arbitre principal, mais tous les joueurs donnent tout ce qu’ils peuvent jusqu’à la dernière minute de la partie. Cette image du stade me fait penser à l’Église diocésaine. Il y a ceux qui sont sur le terrain : quelques prêtres qui se raréfient avec la crise des vocations, entourés de plusieurs laïcs, catéchistes, animateurs en pastorale, équipe de funérailles, bénévoles dans des services et chrétiens engagés dans la société, qui donnent généreusement de leur temps, alors que leur vie professionnelle et familiale est déjà bien pleine et débordante. Tout ce petit monde court partout et peine à répondre à l’immense tâche de la mission. Et dans les gradins, il y a les 59 000 supporters qui les encouragent en leur disant : “ c’est vraiment super ce que vous faites, on est de tout cœur avec vous ! Allez-y, on vous aime ! ”
Il y a presque 70 ans, à l’ouverture du concile Vatican II (1962), le saint pape Jean XXIII avait prié pour que l'Église entière soit renouvelée par une nouvelle Pentecôte. Depuis, de nombreux laïcs, vivifiés et transformés par l’Esprit saint, ont rejoint le terrain pour grossir les rangs des missionnaires. Malgré tout, il reste encore beaucoup de spectateurs dans les tribunes. Dans les années 70, un journaliste avait demandé à un expert au Concile, le cardinal Suenens, archevêque de Malines-Bruxelles, si la grâce de Pentecôte demandée par saint Jean XXIII avait été vraiment donnée à l’Église. Il a répondu avec sagesse : « Si vous me demandez si le concile est une grâce de Pentecôte, je dirai oui en tant que grâce offerte, et oui et non en tant que grâce accueillie. »
En cette semaine missionnaire mondiale, prions pour que cette grâce soit encore aujourd’hui accueillie en chacun de nos cœurs et tout particulièrement dans les cœurs des sept jeunes lycéens qui seront confirmés par notre archevêque ce dimanche à Neuville.
Père Samuel Vigot